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DEROULER / ENROULER LE DETAIL DE CHAQUE ETAPE DE LA CREATION…

Premiers pas du Chapitre La Chaîne d’Union 1974

« Le 29ème jour d’avril de l’an 5974, les travaux du Souverain Chapitre de la vallée de Paris ‘la Chaîne d’Union’ ont été ouverts, en chambre du conseil au premier ordre, dans un lieu très couvert, très éclairé, connu des seuls initiés, sous la présidence du Très Sage Roger d’ALMERAS »

C’est ainsi que s’ouvre le premier registre du chapitre ‘la Chaîne d’Union’, vallée de Paris, qui deviendra le chapitre n°1 du SCRFT. Par erreur, ce premier compte rendu précède, sur le registre, la planche tracée de la tenue de fondation.

Un autre chapitre avait été fondé sous les auspices de la GLNF-Opéra, le 30 novembre 1963, et sous l’impulsion de René GUILLY. Il est dénommé ‘Jean-Théophile DESAGULIERS’ et avait sonné le réveil des grades de sagesse du Rite Français après un siècle de sommeil, comme la Belle au bois dormant. Ce réveil voyait toutefois le Rite en meilleur état que ne l’était la Belle après cent ans de sommeil. René GUILLY avait retrouvé un chapitre travaillant aux quatre ordres du Rite Français en la vallée de La Haye et dénommé ‘De Roos’ (la rose).

A cette époque, René GUILLY travaillait à la rédaction de son rituel qui finira par être intitulé Rite Français Traditionnel et dont la première version est arrêtée en 1970. Le départ de René GUILLY d’Opéra, en avril 1968 est probablement dû aux confrontations de son caractère avec les grands maîtres de l’époque, mais l’évènement déclencheur est l’affaire Louis Pauwels.

Après ce départ, Roger d’ALMERAS qui devient conseiller fédéral de l’obédience est le principal animateur de ce qui reste du Rite Français. Il est fondateur de la loge ‘La Chaîne d’Union’ n°58 qui adopte le Rite Français structuré par la commission présidée par Alexandre Louis Roëttiers de Montaleau en 1783. Il avait trouvé, ou on lui avait donné, un manuscrit du Rite Français qu’il disait daté de 1778 et qui lui a servi de fil conducteur.

Essaimage et développement 1974 - 1983

Par la suite, les effectifs du RFT progressant dans les loges bleues, Roger d’ALMERAS souhaite créer un chapitre. Il entretient par ailleurs des relations avec des frères d’autres obédiences puisque sont présents deux visiteurs, ce 29 avril 1974 : Robert SABOURIN du chapitre ‘Jean-Théophile DESAGULIERS’ et Yves FOURNIER, vénérable en chaire de la loge Athéna du GODF et membre du chapitre ‘Les Amis Bienfaisants’. Il ne sera pas rare, par la suite, qu’aucune équivalence ne soit respectée, et que des frères soient présents alors que seule leur appartenance à une loge est mentionnée.

Avant cette première tenue du nouveau chapitre, dix Souverains princes Rose Croix se sont réunis. Il s’agit de :
Roger d’ALMERAS, Roland BAILLY, James BOUAZIA, Jean-Paul CARREAU, Pierre FANO, Roger GIRARD3, Albert HERMAND, Jean-Pierre LEFEVRE, René-Jean LEFEVRE et Louis PAGES.

Roger d’ALMERAS a été élu Très Sage. Pierre FANO, grand maître de la GLNF-Opéra, James BOUAZIA, 33ème et passé grand maître du conseil philosophique ‘Les Amis Bienfaisants’, ainsi qu’Albert HERMAND, grand prieur de l’ordre intérieur du RER ont été élus «Très Sages d’honneur ».
Le premier collège a été constitué ainsi :
Grand et sévère inspecteurs Pierre FANO et Roland BAILLY, orateur Jean-Paul CARREAU, secrétaire Jean-Pierre LEFEVRE, Trésorier René-Jean LEFEVRE, maître des cérémonies Louis PAGES, expert Roger GIRARD, élémosinaire (sic) Louis BERNEAU.

Il faut observer que la plupart des dix Souverains Princes Rose Croix présents ont ce degré par simple communication. Si on peut estimer que James BOUAZIA, avec son 33ème degré a quelques connaissances s’apparentant au Rite Français, ce n’est pas le cas de Pierre FANO, CBCS, ni de la majorité des autres. Nécessité fait loi.
Les travaux ont ensuite porté sur la définition des buts du chapitre, le vote d’un règlement intérieur provisoire et l’examen des rituels.
Les travaux se sont poursuivis par la réception au 1er ordre des frères Charles BERKA, Jean CELIER, Elie LEDU, Jacques de LOEFLER, Guy MONTASSUT, Hervé ROUBAUD et André THOMASSIN.

Il faut noter que Pierre MASSIOU et Bernard REBOUL répertoriés comme fondateurs sur notre matricule sous les n° 10 et 12 ne sont pas présents, et que Louis BERNEAU qui n’est pas mentionné comme présent, mais élu officier n’est pas dans la matricule. En fait Bernard REBOUL sera reçu le 5 novembre 1974 et Pierre MASSIOU ne participera jamais à aucune tenue… On peut également observer que Pierre FANO participe à cette création vraisemblablement en réponse à l’aide apportée par Roger d’ALMERAS lors des évènements d’avril 1968 précédant le départ de René GUILLY.
L’absence de Pierre MASSIOU n’est en revanche pas étonnante car ce dernier aurait souhaité que la GLNF-Opéra reste une obédience exclusivement RER, et on peut penser que la mention de son appartenance au chapitre n’était voulue que par Roger d’ALMERAS pour ajouter du lustre à cette fondation.
Une terminologie spécifique est adoptée à l’origine. Les frères ne sont pas désignés comme élus ou autre titre distinctif de leur degré mais systématiquement comme chevaliers. Ainsi, sur les comptes rendus, le frère secrétaire signe ‘le F.Chev.Secrétaire’ que ce soit la première année, alors qu’il est SPR+, ou la deuxième alors que le frère DANG-VAN-THU, secrétaire adjoint est grand élu écossais. Cette appellation de ‘chevalier’ disparaît assez vite pour les 2ème, 3ème et 4ème ordres, mais perdurera jusqu’en novembre 1982 pour le 1er ordre.
Dès les premières tenues, on voit la volonté de développement insufflée par Roger d’ALMERAS. Il faut recevoir des candidats car la motivation des fondateurs peut être éphémère. Dès la deuxième tenue, le 30 septembre 1974 on reçoit Bernard BELLIGAND de la loge ‘les Sept Roses d’Ecosse’ à l’orient de Saint Germain en Laye, en présence de dix participants. On affilie Roger SABOURIN qui annonce le réveil de la loge ‘Saint Thomas au Louis d’Argent4’ le 3 octobre suivant. La capitation est fixée à 50 francs et il est décidé qu’il n’y aura pas plus de cinq tenues par an. En fait on pourra dénombrer neuf tenues en 1975. On verra que ce rythme est dû aux réceptions.
Au cours des tenues suivantes, on reçoit : le 5 novembre 1974, André DANG VAN THU et Bernard REBOUL en présence de 12 frères et un visiteur du chapitre ‘Les Amis Bienfaisants’.

Le 2 janvier 1975 Jean-Baptiste ASLAN, Michel EVRARD, Xavier GRIMALDI, Jean-Jacques LEROY-PERREY et Marcel THOMAS, 14 présents.
Le 6 février 1975 Jean-Pierre CARRE, Maurice HAQUIN, Ludovic LENFANT, Marc RAMPON, 17 présents.

Par la suite, on peut notamment noter les réceptions de :
Raymond CHAUMET et Paul TOLOTON le 6 novembre 1975
Paul VINCENT le 2 juin 1977
Gérard MATHIEU le 5 décembre 1978
Serge ASFAUX le 5 avril 1979
En ce qui concerne Raymond VEISSEYRE, c’est plus curieux. Dans notre matricule, il est mentionné comme étant reçu en même temps que Paul TOLOTON. Toutefois, dans le compte rendu de cette date, ce fait ne figure pas. Il faudra attendre le 2 décembre 1976 pour voir apparaître son nom comme visiteur en qualité de Vénérable Maître de la loge ‘les Deux Cygnes’. Il sera ensuite mentionné comme membre présent pour la première fois le 7 avril 1977 sans que sa réception n’ait jamais été mentionnée, puis visiteur jusqu’en décembre 1978.
En fait, le 6 novembre 1975 il entre au chapitre REAA du GODF ‘l’Avenir’ où il finira par être reçu 33ème après 2000, et il mentionnera dans ses cahiers qu’il a reçu une invitation de Roger d’ALMERAS en décembre 1976. Il ne sera définitivement membre du chapitre que lors de ses réceptions aux 2ème, 3ème et 4ème ordres en janvier, février et mars 1979.

Travaux

On voit que la poursuite des objectifs de développement du chapitre et de l’ouverture aux obédiences fait passer sur des principes qui choqueraient beaucoup aujourd’hui. Il faut reconnaître que cette démarche des premiers temps, a été fructueuse, même si à partir des années 80 Raymond VEISSEYRE, deuxième Souverain Commandeur, a dû faire un peu de ménage…

Le terme ‘Interobédientiel’ est mentionné pour la première fois dans un compte rendu le 14 juin 1975, en présence de dix frères. Toutefois, ce qui paraît incohérent, le sceau du chapitre mentionne ‘GLNF OPERA SC LA CHAINE D’UNION’ jusqu’au 7 décembre 1978, quand cette obédience demandera que soit retiré la référence à son nom.
Les réceptions se suivent à un rythme élevé jusqu’à l’été 1976. Il n’est pas rare de recevoir quatre frères ou plus quel que soit le degré. Le record est atteint avec huit frères pour une réception au 3ème ordre.

Le 4 novembre 1976, après une interruption des tenues de cinq mois, on décide d’instaurer un collège d’officier par ordre alors que l’effectif est théoriquement de 43 membres (10 au 1er ordre, 8 au 2ème, 16 au 3ème et 9 au 4ème). Il n’y a à cette tenue que 17 présents. Seul le président du 4ème ordre aura également la charge du 1er.
Ce sera en fait Roger d’ALMERAS qui présidera toutes les tenues du premier ordre jusqu’en février 1978 et du quatrième ordre jusqu’ à fin 1979, alors que pour la première fois le deuxième ordre est dirigé le 6 janvier 1977 par Marcel THOMAS.

Cette tenue du 4 novembre 1976 est d’ailleurs d’une certaine importance pour plusieurs raisons. Elle évoque la difficulté de trouver un temple disponible. Il faut transférer les pénates du temple D de la GLDF au temple 7 du GODF. Après un passage rue Froidevaux à partir de 1978, le déménagement définitif vers la rue de la Condamine interviendra le 8 avril 1981.
Par ailleurs, pour donner vie aux différents ordres, un ‘conseil de famille’ est instauré qui réunira les présidents et surveillants de chaque ordre. Pour passer d’un ordre à un autre, un travail devient nécessaire, soumis à l’approbation du conseil de famille.

Les tenues ont été progressivement organisées à chaque ordre. Les premiers temps, les convocations prévoient des travaux à plusieurs ordres au cours d’une même tenue. C’est ainsi que la première ouverture au deuxième ordre se déroule le 6 février 1975 après fermeture des travaux au 1er, la première ouverture au 3ème le 4 mars 1976 après fermeture des travaux au 2ème, et la première ouverture au 4ème le 3 mars 1977 après fermeture de travaux au 1er ordre.
Ces tenues, d’une longueur certaine, sont parfois interrompues par les agapes, même si la tenue n’est ouverte qu’à un seul ordre.
Les premiers travaux prononcés en tenue sont des conférences sur le rite et l’initiation réalisées par Roger d’ALMERAS. Par la suite les sujets s’élargissent et sont parfois des reprises de planches prononcées en loges bleues. On peut ainsi citer les sujets suivants :

  • L’âme et la conscience
  • De la démission de l’homme
  • L’écologie
  • Tendances actuelles des obédiences françaises
  • La légende de Siegfried
  • Les coopératives ouvrières de production
    Il faut attendre le 6 mai 1976 pour une première planche spécifique au rite au 1er ordre : ‘Essai d’analyse de la légende d’Hiram’, puis une deuxième, au 2ème ordre le 2 décembre 1976 : ‘Conception relativiste de la parole perdue et retrouvée’
    Des frères sont parfois invités pour prononcer des travaux. C’est ainsi qu’Henri BLANQUART planche le 2 mars 1978 alors qu’il est reçu au 1er ordre le 12 mai suivant, et sans qu’il s’agisse d’une tenue blanche.
    Vers la fin de la décennie, le 4 janvier 1979, on commence à parler de règlement intérieur. Celui-ci sera rédigé en tenue, tout au moins pour les premiers articles. L’association sera déclarée en conformité avec la loi de 1901 le 6 mars 1982.
    Au fil des comptes rendus, on note des imprécisions, voire des anomalies. Quelques exemples :
  • On pense à célébrer, début 1978, le deux-centième anniversaire du Rite Français. Cette référence à 1778 sera abandonnée après le décès de Roger d’ALMERAS, dans les années 90.
  • En 1982 on rappelle la date de création du chapitre, le 17 avril 1974, puis on célèbre ses dix ans fin mai 1984.
  • Un compte rendu du 5 avril 1979 insiste sur un serment prêté sur l’épée flamboyante du Vénérable Maître de la Chaîne d’Union.

On pourrait probablement faire des reproches à Roger d’ALMERAS quant à sa rigueur, sur un plan général ; mais il faut souligner un fait dont le crédit revient à lui seul, c’est l’impulsion qu’il a donnée au chapitre.
En dehors de l’effectif des frères fondateurs, le chapitre a reçu, en deux ans et deux mois 32 frères au 1er ordre, 26 au 2ème et 18 au 3ème. Certes, nombre d’entre eux se sont évaporés assez vite, souffrants du syndrome du collectionneur, mais Roger a su discerner des personnalités telles que celles de son successeur et d’un futur grand maître de la GLTSO. Raymond VEISSEYRE, deuxième Souverain Commandeur, a dû faire le ménage dans les effectifs et recentrer le travail du chapitre sur le respect du rituel et la qualité des travaux. Ses mandats de Souverain Commandeur, couvrant neuf ans, ont été marqués par le doute.

Consolidation : vers le SCRFT 1983-1993

Le Souverain Collège du Rite Français Traditionnel (SCRFT) qui regroupe les différents chapitres régionaux a été fondé le 17 octobre 1998, sous la présidence de Serge ASFAUX, alors Souverain Commandeur. Cette fondation est intervenue alors que deux chapitres existaient, la Chaîne d’Union et Septem Gradus. Avant cette fondation, le fonctionnement du chapitre ‘la Chaîne d’Union’ reposait sur un organe interne dénommé Vème Ordre ou Chambre d’Administration, identique à ce qui a été adopté par le SCRFT. A ce jour dix chapitres composent notre organisation.

Lors d’une réunion du chapitre La Chaîne d’Union en mars 1983, Roger d’ALMERAS qui a alors 78 ans annonce son futur retrait pour cause d’âge et la nomination de trois adjoints Marcel THOMAS, Henri BLANQUART et Raymond VEISSEYRE. Il annonce en outre la prochaine signature d’un protocole de reconnaissance avec la GLTSO (anciennement dénommée GLNF-Opéra).

Le 14 septembre, Roger d’ALMERAS démissionne du poste de Souverain Commandeur et le 9 novembre 1983 Raymond VEISSEYRE le remplace.
Un changement de Souverain Commandeur est toujours un évènement, d’autant plus lorsqu’il s’agit de remplacer le premier et que celui-ci est resté dix ans à son poste ! La longueur de ce mandat et les efforts pour développer le chapitre se soldent par un effectif important mais une assiduité médiocre.

Raymond VEISSEYRE commence ses fonctions par un grand ménage. En effet, de 1974 à 1983, le rythme des réceptions a connu un rythme très élevé. Les effectifs qui ont été abondamment pourvus par des frères du GODF, s’infléchissent. La tenue du 2 février 1984 enregistre huit radiations ! Les frères concernés avaient reçu une relance écrite et ils ont été radiés pour absentéisme et non paiement des capitations. Il faut souligner le fait que le Grand Orient de France avait progressivement déserté la pratique du rite au-delà du troisième grade dans la première moitié du 19ème siècle. Le seul endroit pour les frères de cette obédience leur permettant cette pratique avant 1993 était alors le Chapitre parisien de La Chaîne d’Union.

Par ailleurs, dans le prolongement de l’action de Roger d’ALMERAS des ouvertures s’annoncent avec la GLTSO. Son Grand Maître, Christian LEFEBVRE, invite les représentants du chapitre à participer à la clôture des travaux de son convent. Puis, le jour du réveil de la loge ‘Les Chevaliers du Temple n°65’, le 16 février 1984, un protocole de reconnaissance est signé conférant l’autorité sur le rituel français de la GLTSO au Collège de la ‘Chaîne d’Union’.
Des contacts pour l’éventuelle création d’un deuxième chapitre sont également pris avec Jean FELIZET, alors membre du 2ème ordre, et Vénérable Maître de la loge ‘les Sept Degrés’ à Lyon. Dans un courrier du 24 février 1984 adressé aux frères élus parisiens, Raymond VEISSEYRE écrira :
Le premier devoir des frères parisiens est d’aider au mieux à l’éclosion et à l’épanouissement des Hauts Grades dans la région lyonnaise. La démarche commune devra être ferme mais prudente, le cheminement mesuré pour être sûr.
En fait le décès de Jean FELIZET et le départ professionnel de Michel LAMBIN pour l’Argentine ralentissent le développement de cette loge et diffèrent la création du chapitre.

Au début de son mandat, Raymond VEISSEYRE essaie de renouer des contacts tous azimuts. C’est ainsi qu’en avril 1983, il écrit à René GUILLY afin d’obtenir de lui une autorisation de visite des loges bleues et du chapitre. René GUILLY répond favorablement pour les grades bleus le 20 avril et l’invite à une tenue de la loge de recherche « Louis de Clermont » qui se tiendra le 27. Lors de cette visite, Raymond constate que René GUILLY demeure le ‘pater familias’ de son obédience et gouverne les recherches de façon sérieuse mais pointilleuse.

En revanche, dans un deuxième courrier du 6 juin 1983, René GUILLY accepte, par courtoisie maçonnique, les visites au chapitre, mais qualifie de ‘clandestin’ le Chapitre ‘La Chaîne d’Union’. Les relations s’en trouveront un temps refroidies.
Le chapitre rencontre toujours des difficultés dans la motivation de ses membres. Le 23 juin 1984, un banquet d’ordre de Saint Jean réunit 18 présents sur 45 possibles. Il semble s’être replié sur une trentaine de frères parmi lesquels, par ordre alphabétique : ASFAUX BAHARI BENYETA BLANQUART BLOSSER BOUCHARD BOURLAKOFF CARRé DESJACQUES DUCHATEL EVRARD HENNEQUIN LARCHEVÊQUE LIBERT MATHIEU POIRIER THOMAS TOLOTON et VINCENT. Cette réduction des effectifs permet en revanche de se concentrer sur la qualité des travaux et l’exercice du rituel, ce qui n’est pas pour déplaire au Souverain Commandeur.

Lors d’une visite à la loge ‘la Chaîne d’Union Tradition’ au GODF le 2 avril 1985, les frères du SCRFT assistent à l’annonce de la mise en vente, par Roger d’ALMERAS du manuscrit du Rite Français qu’il avait dit avoir trouvé chez un bouquiniste. Tout est fait pour que la loge acquière ce manuscrit, ce qui est réalisé au prix de 25 000 Francs. Il échappe ainsi au SCRFT auquel il semblait toutefois promis. Seules des photocopies nous restent.
Les loges qui pourvoient aux effectifs du chapitre sont essentiellement la Chaîne d’Union-Tradition et les Deux Cygnes du Grand Orient de France, et à un degré moindre, Amitié et Tolérance de la GLTSO, plus quelques membres en provenance de loges et d’obédiences éparses. La GLTSO connaîtra une progression lente dans les effectifs du SCRFT.

Dès mars 1983 en provenance des Sept Degrés, mais aussi d’autres loges comme Réunion Fraternelle ou les Chevaliers du Temple. C’est ainsi que le 17 avril 1985 est célébré le réveil de la loge Fidélité n°57 à Opéra à la suite d’une scission, en présence de membres du SCRFT. Cette loge sera remise en sommeil après quatre ans d’activité.

Par ailleurs, afin d’apurer et unifier le Rite Français pratiqué à la GLTSO aux trois premiers grades, des réunions sont organisées chez Marcel THOMAS. Une commission réunissant Raymond VEISSEYRE, Paul TOLOTON, Marcel THOMAS, Serge ASFAUX et Gérard MATHIEU est constituée. Elle se réunira sept ans avant de proposer au Grand Maître de l’obédience un rituel constitué pour les trois grades. Raymond VEISSEYRE dit, à propos de la librairie de Marcel : « C’est le plus grand carrefour et le plus grand fourre tout spirituel. La poussière qui y règne devient pure poésie. »
Les travaux que Raymond présente au chapitre REAA du GODF ‘l’Avenir’ dont il devient le Grand Secrétaire en 1987 seront également présentés au chapitre ‘La Chaîne d’Union’ ou dans sa loge, comme ‘le symbolisme du sacre des rois de France’, ‘le Jansénisme’ ou ‘Jules Verne’. Il essaie de créer des liens informels entre le Collège et ‘l’Avenir’.

En 1987, une délégation de notre chapitre participe aux journées de Strasbourg du 7 au 10 mai, qui sont une première manifestation globale du Rite Français à Opéra. Paul TOLOTON en est à l’initiative en liaison avec Robert-Jean KLEIN. A cette occasion, Raymond notera l‘inculture totale sur le rite et la volonté de KLEIN d’engager la Maçonnerie locale sur une voie clanique de notables. De fait, Robert-Jean KLEIN, après être entré au Souverain Collège le 8 avril 1992, démissionnera de la GLTSO et du chapitre pour fonder son obédience, la GLE en 1993.
Le 14 octobre 1987, Raymond VEISSEYRE est installé pour un deuxième mandat de trois ans. Le 18, il est invité au séminaire des nouveaux Vénérables Maîtres à Opéra et constate qu’il n’y en a pas au RFT. Il écrit : « Cela confirme la maladie congénitale du RFT dans cette obédience ! ». Il est vrai que la loge des Deux Cygnes commence à être connue et sert de référence. Cette année, la cérémonie du jeudi saint est organisée chez Paul VINCENT. Le 11 juin Raymond participe au 30ème anniversaire d’Opéra rue Cadet.

Pour l’année 88-89, le chapitre est dirigé par deux présidents Emile BENYETA pour les deux premiers ordres et Marcel THOMAS pour les 3ème et 4ème. Les collèges d’officiers sont composés de 12 membres du GODF, de trois loges différentes, 3 de la GLTSO et 1 du Grand Orient de Belgique.
Fin 1988 un projet de constitutions pour le collège voit le jour. On parle également de la future fondation de la loge ‘la Licorne’ à Opéra.
En 1989, on constate que le Rite Français essaie de se développer à Opéra. Le 29 mars 1989, tenue commune des 4 loges parisiennes du RFT de cette obédience avec la participation du Très Respectable Grand Maître Marc SANTUCCI. Avec la Licorne, il y en aura cinq dans la région, mais de façon assez temporaire puisque Fidélité et la Licorne s’arrêtent assez vite et qu’Amitié et Tolérance s’éteindra. Raymond VEISSEYRE s’interroge sur la présence à cette cérémonie de Philippe LABROSSE, ancien membre du chapitre, qui intervient en qualité de débatteur.

Le chapitre, encore fragile (8 présents au 3ème ordre le 10 avril 1989), organise néanmoins une cérémonie pour célébrer son quinzième anniversaire le 20 mai. Cette cérémonie se déroule rue de la Condamine en présence de 23 frères dont Roger d’ALMERAS, assez mal en point, et qui fait le déplacement avec des béquilles.
Le 11 octobre Serge ASFAUX est installé Très Sage. Les effectifs du premier ordre commencent à croître avec six réceptions en 1989, le plus fort recrutement depuis 1983 ! Toutefois la motivation et la qualité des candidats sont parfois difficiles à cadrer.

Sur demande du Très Sage, Raymond VEISSEYRE accepte à cette époque d’aider Maurice ZAVARRO archiviste du Grand Collège Des Rites du GODF pour, notamment, rédiger et classer des fiches sur les anciens calendriers de 1808 à 1828. Cette rencontre aura des conséquences pour le Rite Français au GODF.
Le 9 janvier 91 Raymond VEISSEYRE est installé Souverain Commandeur pour la 3ème et dernière fois. Dans le courant de cette année, la loge les Sept Degrés, à Lyon progresse et Michel LAMBIN participe aux travaux sur le rituel chez Marcel THOMAS. On dresse alors un plan pour recevoir trois frères lyonnais au 1er ordre et créer l’amorce d’un chapitre dans cette ville, et le 25 janvier 92, au convent de la GLTSO où Maurice HAQUIN est élu Très Respectable Grand Maître, Raymond promet d’ouvrir des chapitres à Lyon et à Strasbourg.

Le 13 février 92 une lettre est rédigée et adressée à Maurice HAQUIN pour lui présenter le travail collectif sur les rituels du RFT. Ce travail aura été long, mais comme l’écrit Raymond « Travail imparfait puisqu’il a fallu mettre pas mal d’eau dans le vin du rituel de René GUILLY restaurateur du rite, même s’il y a mis de son cru et trop tiré sur le côté chrétien ».
Jeudi 15 octobre 92, messe de requiem à la chapelle des dominicains pour René GUILLY mort un an plus tôt le 11 juin 1991.
Samedi 23 janvier 1993 création du Chapitre les Sept Degrés qui adoptera par la suite le nom de Septem Gradus. La cérémonie se déroule bien, en présence de Gérard MATHIEU, Paul TOLOTON, Marcel THOMAS, Jacques SAÏD, Paul VINCENT, Jean-Louis SARRATO, Serge ASFAUX et le Souverain Commandeur Raymond VEISSEYRE.
L’année 1993 est par ailleurs celle au cours de laquelle le GODF va réveiller les hauts grades du Rite Français par la création de chapitres. Cela se fait avec l’aide de la Chaîne d’Union puisque notamment le 20 février, rue Cadet il y a passage aux quatre ordres de Serge BERNHEIM et Philippe COLOMARI pour le futur chapitre de Maurice ZAVARRO. Lui-même passera les quatre ordres le 9 octobre 1993, ce qui lui permettra de créer le Souverain Chapitre des Amis Fidèles le 19 février 1994, et dans lequel Raymond VEISSEYRE sera chevalier d’éloquence et Serge ASFAUX grand expert. Ce chapitre voit le jour à peu près en même temps que ROËTTIERS de MONTALEAU créé par Jean-Pierre LEFEBVRE et Raymond CHAUMET. Rappelons que CHAUMET a été reçu n°37 au chapitre et qu’il était le Vénérable Maître de la loge ‘la Chaîne d’Union’ lors de son départ de la GLTSO en décembre 1979.

En septembre 1993, on apprend que le frère Jacques Laperèyre qui vient de passer son troisième ordre un an plus tôt aurait créé son propre Chapitre avec d’autres frères. Le 13 octobre, en réaction, la Chaîne d’Union exclut Lapeyrère et Basset. Jean-Michel Orgé et Jean-Pierre AKSAS démissionneront peu après.
Ces départs successifs et les créations de chapitres au GODF vont entraîner la baisse des effectifs du GODF dans notre propre organisation pluri obédientielle.
Signalons enfin le décès, le 23 octobre, de Roger d’ALMERAS, notre premier Souverain Commandeur. Le bulletin n°9 de la revue ‘Traditions du Rite Français’ lui sera consacré.

Le 14 janvier 1994 a lieu l’élection du troisième Souverain Commandeur. Marcel THOMAS est élu par les quinze frères présents et le principe de son installation est décidé pour le prochain jeudi saint, le 13 avril 1994. Ce poste aura été occupé 9 ans et demi par Raymond VEISSEYRE, et ses successeurs n’occuperont pas ce poste aussi longtemps par la suite pour ramener le mandat à trois années.

On peut constater, au travers de ce bref historique, le rôle joué par le SCRFT dans le réveil des grades de sagesse du rite français. Si le premier et digne acteur du réveil est manifestement René GUILLY, le SCRFT en a été le propagateur et le lien qui a permis au GODF de se le réapproprier. Humblement le travail se poursuit afin de permettre aux frères qui le souhaitent d’en découvrir les finesses et la richesse.